Minéraux, prémix et spécialités : l'effet exportation
Après une année 2016 difficile en raison de la crise laitière, l'univers des prémélanges et des spécialités connaît en 2017 un réel rétablissement.
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Les tonnages des prémélanges repartent à la hausse, tirés par la volaille alors que le porc garde sa tendance à la baisse et que les ruminants se reprennent légèrement. « Nous notons en 2017 un rétablissement », souligne Michel Layus, président de l'Afca-Cial. Pour la première fois, en 2016, le tonnage des prémix fabriqués en France avait en effet marqué le pas. « L'exportation, malgré sa réussite, n'avait pas suffi à compenser un marché national marqué par des crises dans toutes les espèces : la crise laitière, la chute continue du porc, l'influenza aviaire. »
Les minéraux encore à la peine
Sur les deux premiers trimestres, d'après les dernières statistiques disponibles à l'heure où nous mettons sous presse, les minéraux s'effritent toujours. La crise laitière a fait des dégâts encore très visibles. Dans certaines zones les éleveurs sont exsangues. Le troisième trimestre étant généralement une période peu marchande, il faudra attendre la fin de l'année pour savoir si le marché se redressera réellement.
« Nous avons par contre eu une très bonne surprise avec le rétablissement spectaculaire des blocs et des seaux. Mais cette évolution positive cache un effet particulier : nos adhérents sont allés chercher plus de marchés à l'exportation », souligne le président. Les minéraux, pondéreux, voyagent en effet assez peu, mais toutes les solutions plus techniques : prémix, bolus, seaux, blocs et nutritionnels affichent de belles réussites hors des frontières, parfois jusqu'en Asie ou en Amérique du Sud. L'investissement de 6 M€ réalisé l'an dernier par Difagri dans sa nouvelle usine d'aliments diététiques (Saint-Hilaire-du-Loulay, Vendée) est ainsi pour partie motivé par sa croissance à l'exportation depuis trois ans (11 % du chiffre d'affaires).
L'innovation pour la bonne santé
Les deux moteurs principaux pour exporter la nutrition animale française résident dans la particularité française des firmes services, leurs formulations intégrant la valorisation d'une très large variété de matières premières, et dans le développement de nouveaux segments. « La tendance principale, c'est la contribution de la nutrition animale au maintien des animaux en bonne santé », estime Michel Layus. La R & D privée a en effet très tôt investi des champs tels que les extraits de plantes pour réduire le recours aux antibiotiques et booster l'immunité par l'alimentation, gérer les stress notamment oxydatifs, etc. Le président en veut pour preuve le fait qu'au niveau européen, alors que les autorisations pour les aliments diététiques sont en cours de renouvellement, la France soit le principal contributeur. « Les entreprises françaises ont été très tôt exposées au plan écoantibio », estime-t-il. Le dossier de l'oxyde de zinc va probablement encore accélérer les innovations. L'Union européenne a décidé de son arrêt définitif à la demande des pouvoirs publics de la France et des Pays-Bas, alors qu'il était utilisé comme alternatif aux antibiotiques.De nouveaux éléments scientifiques montrent en effet un risque de développement d'antibiorésistance. Autre rebond notable : les aliments liquides ont progressé de 30 % sur le premier semestre et ont démarré en fanfare le troisième trimestre. Le secteur est en mutation industrielle et technique. Ainsi, Cargill a cédé sa production au groupe Avril qui renforce sa domination sur cette forme d'apports. Par ailleurs, Bonilait a annoncé, lors du Space, de nouvelles formules où la mélasse de canne est remplacée par les sucres du lait. « Dans nos univers, nous notons une réelle dynamique qui se matérialise par l'adhésion chaque année de deux ou trois nouvelles entreprises. Les nouveaux intrants ont souvent des gammes courtes, mais très techniques, dans les phytoactifs mais pas uniquement », résume Michel Layus. Il se réjouit, comme ses collègues du Snia et de Coop de France Nutrition Animale, de l'efficacité du plan de contrôle mutualisé Oqualim. « Il s'agit d'un outil extrêmement performant qui fait progresser tout le monde. Marque du sérieux de nos adhérents, il constitue également un argument reconnu pour l'exportation. »
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